Depuis environ trois semaines, la mitrailleuse qui veillait toutes les nuits sur notre sommeil, à la petite porte du Palais, depuis le coup d’Etat du 18 février 2010, a disparu sans prévenir. On distinguait sa silhouette difficilement dans le noir épais de la rue, à l’arrière du Palais et, comme toutes les voies adjacentes, lampadaires coupés à la nuit tombée. Elle arrivait vers minuit et elle repartait au petit matin, sans un bruit. A peine entendait-on les soldats murmurer dans l’obscurité. Sa disparition nous a fait un drôle d’effet. Mais c’est le signe de la normalité retrouvée, de la sécurité ordinaire d’une capitale ordinaire, une fois la démocratie restaurée.